19 avril, Détroit de Gibraltar
Le ciel est d'un bleu éclatant et le soleil inonde les ruelles de la vieille médina de Tétouan. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, elle semble inchangée depuis des siècles. La ville occupe un site de toute beauté au pied des montagnes du Rif. Nous regagnons le port en fin de journée car il nous faut prendre la mer dès le lendemain. Les conditions météo seront plutôt favorables.
C'est un Tanger différent que nous découvrons au petit matin. Le ciel est sombre et les nuages déversent des trombes d'eau. Le Levanter, le vent d'Est qui a soufflé dans le détroit la veille, s'est calmé. Une dernière balade dans la médina pour y faire quelques courses, légumes et fruits qui garnissent les étals de Petit Socco, vont venir remplir les frigos de Fleur Australe.
Prochaine destination, l'île de Formentera aux Baléares. Trois ou quatre jours de mer le long des côtes espagnoles. C'est avec un pincement au cœur que nous quittons Tanger. Il est paraît-il impressionnant, le nombre de voyageurs qui ont débarqué pour un court séjour, puis s'y sont établis, et ont laissé passer les années. Tanger est une rade qui vous enserre, un lieu à l'abri du temps. Les jours glissent le long de vous, sans que vous les aperceviez plus que les gouttes d’écume sur une cascade.
Les formalités auprès de la police et du port effectuées, nous sommes autorisés à larguer les amarres.
Les nuages semblent épuisés, asséchés après ce déluge. Le soleil n'arrive pas encore à percer, une masse grise recouvre la ville. Quelques bateaux de pêcheurs nous escortent et nous saluent au passage.
La côte espagnole se profile, sous la bande nuageuse. Cap à l'Est, le courant nous porte. La mer est très agitée. Les houles de l'Atlantique et celles de la Méditerranée, se rencontrent dans ce passage et la mer se creuse d'une façon impressionnante. La Fleur plonge son étrave dans des murs d'eau qui viennent balayer le pont. Nous croisons des petits bateaux de pêche qui rentrent vers Tanger. Les hommes trainent des lignes. Le détroit est très poissonneux, espadons, thons, calamars, et autres poissons parcourent cette mer aux eaux luxuriantes. Des dauphins viennent nous escorter. Eux aussi profitent de l'abondance de nourriture.
Les cargos se croisent. Ils vont à la queue-le-leu et doivent respecter des couloirs. Un catamaran qui transporte des passagers traverse à plus de 30 nœuds le détroit entre Tarifa et Tanger. Nous approchons de Ceuta, une enclave espagnole en terre africaine. De l'autre côté, le mythique rocher de Gibraltar se cache dans la brume. Ici les terres ont été convoitées, et défendues au prix de lourdes batailles. Les anglais ont gardé le rocher et les espagnols occupent la terre marocaine de Ceuta.
Le roi du Maroc a décidé de développer la région de Tanger. La ville se transforme chaque jour, avec une nouvelle marina davantage dirigée vers le tourisme et deux nouveaux ports pour les cargos et porte-containers.
Je comprends mieux la réputation du détroit, passage difficile entre l'Atlantique et la Méditerranée. La mer est très grosse avec des vagues qui déferlent. Les cargos roulent bord sur bord et nous sommes malmenés dans cette mer en furie. Les estomacs souffrent et l'équipage se replie dans sa bannette. Loup renoue avec les joies du mal de mer. Ce soir le repas sera léger…
La nuit est tombée, sombre, sans Lune ni étoile. Seuls les feux des cargos scintillent dans les vagues.
Epices, fruits, légumes, des étals colorés
Loup l'ami des chats, avec Beti dans la médina de Tétouan
Femme voilée
Géraldine dans la médina de Tetouan
Les hommes se retrouvent pour parler et boire le thé
Devant le cimetière de Tetouan
Vue de la medina de Tetouan
Les tanneurs raclent les peaux de moutons
Le palais royal de Tetouan
Sylvia Coarelli à travers l'association Tabadoul, elle oeuvre pour la mixité culturelle de Tanger
Le rocher de Gibraltar
Laura dans les ruelles de Tétouan
Les femmes ne veulent pas se laisser photagraphier